Conférences
Mercredi 27 septembre 2023, 18h
Jean Lecanuet, un maire bâtisseur (1968-1993)
La prochaine séance publique de la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime aura lieu le mercredi 27 septembre 2023, à 18 heure, Hôtel des société savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Le conférencier sera monsieur Warren Wanner, auteur d'une thèse intitulée Jean Lecanuet, maire de Rouen : un homme d'État en son territoire. Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées. Entrée libre et gratuite.
Présentation de la conférence
Cette conférence, Jean Lecanuet, un maire bâtisseur (1968-1993), retrace les grandes lignes de l’action municipale de l’ancien candidat à la présidence de la République. Traiter de Jean Lecanuet, c’est se confronter de prime abord à une difficulté majeure : aussi étrange que cela puisse paraitre, il n’existe pas de véritable biographie du maire de Rouen. L’image d’Épinal réduisant sa carrière à deux ou trois clichés :
— Le brillant agrégé de philosophie issu d’un milieu familial modeste de la rive gauche de Rouen ;
— Le « Kennedy français » qui met Charles de Gaulle en ballotage aux élections présidentielles de 1965 ;
— Le maire indéboulonnable de Rouen qui lui doit la première zone piétonne de France, le théâtre des Arts et le métro.
Il est difficile d’aller au-delà de ces clichés. Il faut l’admettre, Lecanuet reste largement un inconnu. D’où notre tentative pour le saisir à l’échelle de Rouen.
L’ancien sénateur-maire, centriste à la fibre démocrate chrétienne et au talent oratoire exceptionnel, incarna sa ville sur le plan politique pendant un quart de siècle (1968-1993). Décidé à imposer une démocratie humaniste, sociale et européenne, il s’évertua avec sa liste Mieux Vivre à Rouen à moderniser la ville aux cent clochers en la tournant vers l’horizon de l’An 2000. Il fit reposer son action publique sur deux piliers : le modernisme et la rupture avec un passé qu’il disait dépassé. « Je suis né à Rouen, j’aime Rouen, j’ai le culte de Rouen… », clamait-il. Avec quels succès, quelles limites ?
Jean Lecanuet profita pleinement de ses vingt-cinq années de gouvernance pour mettre en place un véritable centrisme municipal, réalisant à Rouen ce qu’il n’avait pu faire au niveau national. Une politique de grandeur vit le jour dès les années 1970 : le centre Saint-Sever (1976), la rénovation spectaculaire du Vieux-Marché (1979), les ponts Guillaume-le-Conquérant (1970) et Mathilde (1980) pour mieux unir les deux rives. A côté, la transformation de la rue du Gros-Horloge en rue piétonne, la première du genre en France, fut perçue comme une vraie révolution. Une politique des grands travaux qu’il associa donc dans la première partie de ses mandats à une amélioration importante de l’équipement de la Ville.
Mais parallèlement à ce gigantisme, il souhaitait rendre l’existence plus humaine et donna une impulsion sociale vigoureuse à sa politique. Ainsi, on ne peut limiter son action municipale aux coups d’éclats retentissants. Les opérations dites de « détail » sont légion à partir de la décennie 1980. On construisit en masse sur l’île Lacroix et les Hauts de Rouen (2000 logements furent réalisés, répondant à l’impératif de loger tous les Rouennais). Le volet culturel ne fut pas pour autant négligé : le musée des Beaux-Arts, le théâtre des Arts, les Fêtes Jeanne d’Arc recevant d’illustres invités, sans oublier en 1989, l’immense succès des Voiles de la Liberté, qui donnèrent à Rouen une dimension nationale et internationale. Une culture « libre, diverse, sans classe et sans âge », disait Lecanuet.
Il savait frapper aux bonnes portes pour financer l’embellissement de Rouen. Pour autant, la reprise d’une politique de travaux de grande envergure dans le secteur-ouest de la ville à la fin des années 1980 posa question, alors que plusieurs échecs de construction avaient émaillé son bilan (fiasco du nouveau palais des congrès, resserrement de l’espace et écrasement de l’environnement ancien, point noir de la circulation urbaine, absence de prospection sur l’avenir durable de la ville).
D’où cette interrogation : Jean Lecanuet ne visait-il pas trop grand pour Rouen, lui qui rêvait d’en faire la capitale du Nord-Ouest européen ?
Conférence du 31 mai 2023, 18h
L'hydrogène, essor d'une nouvelle filière en Seine-Maritime
Par Vincent Hoste
Aujourd’hui, l’hydrogène est encore essentiellement produit pour des usages industriels (raffinage, production d’ammoniac).
Au niveau mondial, sa production émet 830 millions de tonnes de CO² soit 2,3% des émissions mondiales.
Aujourd’hui, l’hydrogène est appelée à voir son utilisation accrue par la perspective de le produire à partir d’électricité décarbonée d’origine éolienne, solaire ou nucléaire.
L’hydrogène présente de multiples pistes d’utilisation possibles notamment pour la mobilité des véhicules lourds comme les poids lourds.
Aussi, elle est fortement encouragée tant par l’Union Européenne que par la France.
La région Normandie a une démarche très volontariste dans ce domaine et est d’ailleurs la région pilote au niveau national pour l’hydrogène.
En particulier, en Seine Maritime, plusieurs projets en cours vont faire de notre département, déjà la premier en France pour la production d’énergies, un département leader de la filière hydrogène.
Ces projets et les enjeux seront présentés à l’occasion de cette conférence.