Conférences

Le programme des conférences de 2021 est désormais disponible


Les conférences de 2023 :

Conférence du 26 avril 2023, 18h

Colette Yver, femme de lettres, femme de coeur

Par Régine Thieulent-Torreton

Cette conférence, Colette Yver, femme de lettres, femme de cœur, aurais pu s’appeler, Colette Yver, d’illustre à inconnue, car la célébrité de cette femme, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, n’a d’égal que l’anonymat dans lequel elle est retombée aujourd’hui.

Auteure d’une soixantaine d’ouvrages, Prix Fémina en 1907, nombre de ses livres ont bénéficié de plusieurs éditions et de tirages à des milliers d’exemplaires. Les femmes tenaient une place importante dans ses romans, des femmes souvent brillantes exerçant les métiers dits « d’hommes » qui s’ouvraient à elles. L'auteure souhaitait une éducation sans distinction de sexe, mais insistait sur le fait que les bagages acquis par la femme devaient lui servir, en cas de célibat ou de veuvage. Car en cas de mariage, sa place, selon elle, était au foyer.

Le féminisme de Colette Yver, si l’on peut employer ce terme, ne fait plus du tout écho au féminisme actuel d’où, sans doute, ce retour à l’anonymat.

 

Par ailleurs, très touchée par les ravages dus à la tuberculose, elle a travaillé une grande partie de sa vie à combattre la maladie ; non pas comme soignante, mais en donnant beaucoup de ses droits d’auteur. Elle s’est également servie de sa renommée pour sensibiliser les industriels et les particuliers, afin qu’ils s’associent à cette lutte. En partie grâce à son acharnement, le village sanatorium de Praz-Coutant en Haute-Savoie a vu le jour.

Cette maladie, si elle n’a pas été totalement éradiquée, a été considérablement limitée dans ses effets dévastateurs, grâce au progrès de la médecine. Malheureusement, d’autres fléaux sont apparus qui nécessitent de nouveaux combats, contribuant, là encore, à relayer les actions de Colette Yver au second plan. 


Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à assister à cette conférence de Régine Thieulent-Torreton qui aura lieu le mercredi 26 avril 2023, à 18h00, en l'Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Entrée libre et gratuite.

Conférence du  22 mars 2023, 18h

Les maladies et la mort de Gustave Flaubert 

Par Philippe Hecketsweiler 

Gustave Flaubert était à vingt ans un garçon parfait : un colosse plein de vie, d’humour, de culture, vivant heureux dans une famille aimante ; il habite l’Hôtel-Dieu de Rouen ; son père est le chirurgien-chef. Il lit, écrit, fait du théâtre avec ses amis, adore sa jeune sœur, commence des études de Droit…

Mais tout bascule en 1844 quand il a une première crise d’épilepsie ; il en aura des milliers jusqu’à sa mort. Deux ans plus tard son père meurt, puis sa sœur qui laisse à sa mère et à Gustave une petite orpheline.

Bientôt, en Orient, où la vie est si belle, il contracte une syphilis. Épilepsie et syphilis sont alors deux maladies inguérissables, qui peuvent durer toute la vie, souvent inapparentes mais angoissantes.

Se partageant entre sa maison de Croisset, près de Rouen, en bord de Seine, et Paris en hiver, il écrit sans relâche. Plus de vingt ans s’écoulent entre Madame Bovary et Bouvard et Pécuchet. Sa correspondance est immense.

Mais il vieillit, subit de multiples maladies et des traitements hasardeux. Il meurt en mai 1880 au cours d’une crise d’épilepsie. Le secret enveloppa ses maladie et sa mort. Derrière son cercueil défilèrent ses amis et ses héritiers littéraires : Edmond de Goncourt, Alphonse Daudet, Zola, Maupassant…

Philippe Hecketsweiler est professeur de médecine honoraire du CHU de Rouen. Il enseigna l’histoire de la médecine pendant plus de quinze ans. Il fut président de la commission médicale du CHU pendant dix ans et du Groupe d’histoire des hôpitaux de Rouen.


Les conférences de 2022 :

Conférence du  30 novembre 2022, 18h

Victor Bettencourt (1875-1948) :

Itinéraire national d'un leader catholique social

Par Mathieu Bidaux 

Le parcours de Victor Bettencourt, maire de Saint-Maurice d’Ételan, président du Conseil d’arrondissement du Havre, conseiller général de la Seine-Inférieure est aujourd’hui peu connu. Le père d’André Bettencourt (1919-2007) est pourtant un important leader des mouvements associatifs catholiques français de la première moitié du XXe siècle. Propriétaire terrien et avocat partageant son temps entre la Normandie et Paris, Victor Bettencourt est un représentant d’un monde catholique qui tente de résister à sa disparition et à la poussée socialiste et communiste du monde ouvrier. Bettencourt milite à l’Association catholique de la jeunesse française, à l’Ecole des conférenciers, à l’Union catholique de la France agricole dont il devient président et lance de multiples initiatives pour « rechristianiser » le pays. Son influence est difficile à évaluer mais il a publié ouvrages, brochures et articles dans la presse spécialisée, locale et nationale comme La Croix pour faire avancer ses idées. Mathieu Bidaux, historien, chercheur associé à l’Université de Rouen a préparé une édition des textes de Victor Bettencourt (à paraître prochainement) et propose de redécouvrir ce personnage dont les idées « qui mènent le monde », enseigne-t-il, ont influencé des hommes politiques jusqu’à la fin du XXe siècle.

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à assister à cette conférence de Mathieu Bidaux qui aura lieu le mercredi 30 novembre 2022, à 18h00, en l'Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Entrée libre et gratuite.

Conférence du  26 octobre 2022, 18h

L'histoire des épidémies à Rouen à la lumière de l'actuelle pandémie de Covid 19

Par Dr Karl Feltgen 

L’actuelle pandémie de covid 19 qui s’est répandue à travers le monde depuis la Chine à partir de la fin 2019 est la première épidémie contemporaine qui a profondément bouleversé le fonctionnement des établissements hospitaliers et qui a entraîné des mesures de restrictions sanitaires inédites, mettant quasiment à l’arrêt le fonctionnement économique de nombreux pays avec un impact sanitaire, sociologique, financier et psychologique dont les effets se feront sentir probablement à long terme.

Cette épidémie d’invasion rapide, touchant un très grand nombre d’habitants et évoluant par vagues successives a immédiatement convoqué le passé car venant faire écho aux grandes pandémies historiques telles la peste, le choléra ou la grippe dite « espagnole ». Malgré nos supposées certitudes médicales, nous avons constaté combien les épidémies restaient imprévisibles et combien la décision de définir les politiques sanitaires les plus adaptées était complexe, fruit du difficile équilibre entre impératifs socio-politico-économiques et construction évolutive du savoir médical.

Ces constats nous ont conduit à revenir sur l’histoire des épidémies à Rouen en la confrontant à l’actuelle pandémie de Covid 19, dont l’histoire locale reste d’ailleurs à écrire. Nous aborderons trois grandes pandémies historiques ayant évolué par vagues ou épidémies successives, en nous arrêtant sur leur impact épidémiologique, sur les politiques sanitaires mises en œuvre et sur la réponse apportée par les établissements hospitaliers pour accueillir et soigner les nombreux malades. Nous terminerons en tentant d’identifier les principales conséquences de l’épidémie de Covid 19 sur le fonctionnement des établissements hospitaliers rouennais, et en particulier au sein du CHU de Rouen, en établissant un parallèle avec les épidémies passées.

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à assister à cette conférence qui aura lieu le mercredi 26 octobre 2022, à 18 h00, en l'Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Entrée libre et gratuite.


Conférence du  28 septembre 2022, 18h

Histoire des rayons X à Rouen

Les pionniers de la radiothérapie

Par Hugues Auvray 

L’histoire de la radiothérapie est intimement liée à celle de la radiologie. La découverte des rayons X par Wilhelm Conrad Röntgen le 8 novembre 1895 allait se diffuser rapidement de part le monde et les pionniers de l’application de cette découverte importante pour la médecine, apparaissaient dans de nombreux pays. En France, Paris, Bordeaux, Lyon devenaient des villes pilotes de ce développement. Rouen n’était pas en reste et les premières expériences reproduisant les travaux de Röntgen étaient réalisées dès janvier 1896 ! Albert Gascard, Abel Buguet et Alfred Cerné furent les tous premiers rouennais en la matière. Les premières radiographies appelées photos-verres ont été réalisées à l’Enclave Sainte- Marie au 198 rue Beauvoisine dans le « Laboratoire de chimie pour les hautes études ». Hugues Auvray les a découvertes à la bibliothèque municipale de Rouen où elles sont conservées. Il les a fait connaître dans un ouvrage intitulé Histoire des rayons X à Rouen paru en juin dernier aux éditions Wooz. Le conférencier évoquera ces pionniers et leur aventure durant les trente premières années du XXe siècle.

Conférence du mercredi 8 juin 2022

Jean-Pierre Marchand

Guerre d'Algérie. Les militaires originaires de Seine-Maritime

C'est le mercredi 8 juin prochain, à 18h00, en l'Hôtel des sociétés savantes, que Jean-Pierre Marchand, président de l'association du "Mémorial départemental de la Seine-Maritime Algérie-Maroc-Tunisie", donnera une conférence intitulée Guerre d'Algérie. Les militaires originaires de Seine-Maritime.

30 000 seinomarins ont été appelés en Afrique du Nord entre 1952 et 1962. 417 ne sont jamais revenus. Jean-Pierre Marchand a fait avec son épouse de nombreuses recherches sur ces 417 tués et sur la vie de ces militaires, appelés ou engagés, hommes de troupe ou gradés, partis en Algérie.

Les collectivités territoriales ont accompagné son projet. Le monument de la place Carnot à Rouen a été inauguré le 1er février 2018. En 2022, année du 60ème anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie, sa conférence donnera l'occasion d'évoquer cette page d'histoire oubliée.

Sa conférence sera précédée par la présentation et la remise du bulletin Flaubert aux membres de la Société libre d'émulation.

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à cette séance de la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime. Entrée libre et gratuite.

Daniel Fauvel

Histoire de la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime 

de 1939 à 1952

C'est le mercredi 27 avril, à 18h00, en l'hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen que Daniel Fauvel donnera une conférence consacrée à l'Histoire de la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime de 1939 à 1952.

L'entre-deux guerres avait été faste, la Société ayant bénéficié du legs de Narcisse Cartier de près d'un million de francs mais en 1939, c'est la guerre. Une période dramatique commence qui va bouleverser la vie quotidienne de la société. Elle s'efforce cependant de survivre, de maintenir l'existence de ses cours gratuits, de fonctionner comme si de rien n'était. Mais Rouen va subir les réquisitions de l'armée allemande, les bombardements. Certains de ses membres sont prisonniers, d'autres, résistants, sont fusillés. En 1945, le bilan est lourd, les dommages de guerre conséquents ; l'opulence n'est plus de mise. On essaie de redonner vie aux activités habituelles, cours publics gratuits, concours, conférences, publication du Bulletin…En 1952, il faut renoncer, faute de moyens. La société va survivre mais en limitant son activité à un programme de conférences.

Les conférences de 2021 :

Conférence de Pierre Lair

20 octobre 2021

Quillebeuf, verrou historique assurant le contrôle de la navigation en Basse Seine


Depuis quarante ans, Pierre Lair-Frémont explore sa branche maternelle, présente à Quillebeuf dès le  XVIe siècle, et dont tous les hommes étaient capitaines de navire au commerce.

C’est au cours de ces recherches que les fortes singularités de cette ville hors du commun lui sont apparues. Jusqu’aux travaux d’endiguement de la Seine, survenus au mitan du XIXe siècle, Quillebeuf « bénéficie » d’un environnement géomorphologique très particulier : tout au fond de l’estuaire, à l’endroit précis où son cours se rétrécit brutalement, la rivière forme un coude prononcé, difficile à négocier pour un bâtiment à voiles. Les nombreux bancs de sable qui encombrent l’estuaire, dont beaucoup changent fréquemment de position, obligent les capitaines à embarquer un pilote quillebois maîtrisant parfaitement la navigation dans ces parages. La conformation de la passe et l’existence d’un violent mascaret obligent les navires à « poser » devant Quillebeuf en attendant en toute sécurité que la marée montante leur permette de continuer leur route. Dans ces conditions, il est inconcevable qu’un navire ennemi puisse franchir la passe sans avoir obtenu préalablement l’autorisation des Quillebois, ce qui, ainsi que l’indique Vauban, confère à la ville un pouvoir total de contrôle de la navigation et, ce faisant, de protection du royaume de France.

Cette particularité a permis aux habitants de jouir de privilèges conséquents pendant presque un millénaire, mais aussi de munir la ville d’infrastructures habituellement réservées à des villes bien plus importantes (siège d’amirauté, station de pilotage, école d’hydrographie. . .), ce qui, dit-on, a donné aux Quillebois un sentiment de supériorité.

L’auteur, s’appuyant sur une rigueur acquise et pratiquée durant toute sa carrière de chercheur, décrit ce contexte si singulier, démontrant chaque assertion par des textes anciens et de nombreuses illustrations d’époque. Après avoir écouté cette présentation, on ne voit plus Quillebeuf avec le même œil.

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à ce colloque qui aura lieu en l'Hôtel des sociétés savantes 190 rue Beauvoisine à Rouen. Entrée gratuite. Passe sanitaire obligatoire. Port du masque recommandé.

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Journée de conférences

9 octobre 2021

À partir de 14 h30 

14h30 : Accueil des participants

 

14h45 : Conférences

        

Jean-Louis Jumeau :

Le 13 septembre 2019, Valmont et les Archives départementales ont reçu le Prince de Monaco

        

Gilbert Leclerc :

Cailly. À la recherche d'un moulin perdu

 

16h15-16h30 Pause

 

Michel Baldenweck :

La résistance en Seine-Inférieure. 1940-1945 : écrire l'Histoire.

 

17h15-17h45 : Dialogue entre les conférenciers et le public

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à cette séance de la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime. Entrée gratuite. Respect des gestes barrières. Port du masque et pass sanitaire obligatoires.


Mercredi 29 septembre 2021

Conférence de Jean-Claude Parenty

Concours de nouvelles et histoire locale

C'est le mercredi 29 septembre 2021, à 18h00, en l'hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen que Jean-Claude Parenty viendra présenter les activités de l'association "Histoire et Patrimoine du Haut Cailly", notamment le concours annuel de nouvelles.

Une forte identité économique, culturelle ou historique est constitutive d'un territoire attractif. Les historiens locaux par leurs travaux et les sociétés savantes qui les accueillent, contribuent à l'affirmation de cette identité. Mais comment faire en sorte que le plus grand nombre s'y intéresse? Les expositions, les publications sur le site internet de l'association, le blog et sa déclinaison sur les réseaux sociaux, l'installation des parcours numériques dans les villages de l'ancien canton de Clères tentent d'y répondre.

Lorsqu'il s'appuie sur des références historiques solides, l'appel à l'imaginaire, en comblant les espaces laissés vacants, peut créer l'envie de raconter le passé. Et pour l'histoire locale, petite histoire dans la grande Histoire, un concours de nouvelles s'appuyant sur celle-ci peut la susciter.


Mercredi 15 septembre 2021

Conférence d'Alain Alexandre

Auguste Badin (1830-1917) un « self-made man » normand du textile 

Originaire de Basse-Normandie Auguste Badin est devenu en un demi-siècle un important patron du textile. Le développement des filatures de lin et de coton situées à Barentin font de lui un industriel de premier plan. 

L’apogée de sa carrière se situe en 1897, année où sont célébrées les « Fêtes du Cinquantenaire ».

L’usine qu’il a créée et dans laquelle il marque son empreinte paternaliste a profondément marqué l’histoire de la commune de la vallée de l’Austreberthe.

Pour loger son personnel il fait construire une impressionnante « Cité ouvrière ».

La mémoire d’Auguste Badin, qui a également été maire de la ville à la fin du XIXe et au début du XXe siècle sera pérennisée avec l’aménagement du « Parc » paysager urbain qui portera son nom.

Présentée sous forme de diaporama commenté cette conférence invite à mieux connaître la personnalité de cet industriel dans son environnement barentinois.

Vendredi 3 septembre 2021

Conférence de Daniel Fauvel

La ferme d'Achille Cleophas Flaubert à Saint-Maclou-de-Folleville

La ferme du hameau de Saint-Sulpice-la-Pierre à Saint-Maclou-de-Folleville a été achetée à Amédée Lambert par le père de Gustave Flaubert en 1828 pour la coquette somme de 50 000 F. Cette propriété de 34 ha est louée en 1832 à Charles Decaux puis revendue en 1839 au baron de Quatrebarbes pour 60 000 F. Aujourd'hui, quels vestiges peuvent encore parler et nous rappeler ce qu'était cette ferme pendant la Monarchie de Juillet?

L'histoire de ce lieu de mémoire méconnu mérite l'attention non seulement parce que le père de Flaubert en a été propriétaire mais parce que la première partie de Madame Bovary se déroule dans les environs de Tôtes, que Charles Bovary va soigner le père Rouault à la ferme des Bertaux, le père Rouault dont la ferme est proche de Saint-Victor l'Abbaye et de Vassonville. La ferme d'Achille Cléophas Flaubert a-t-elle servi de modèle à celle décrite dans le roman? Le conférencier apportera sa réponse sur ce sujet et sur la genèse de Madame Bovary.

Les conférences de 2020 :

Mercredi 11 mars 2020

Conférence de Michaël Bloche

Le chartrier de l'abbaye de la Trinité de Fécamp pour la période ducale:

Etude et édition critique; postérité du fonds

La conférence a pour but de présenter au public les résultats de la thèse de doctorat de Michaël Bloche soutenue en décembre 2019 à l’Université de Caen-Normandie, consacrée à l’étude et à l’édition critique des actes du chartrier de l’abbaye de la Trinité de Fécamp jusqu’en 1190 et à l’histoire riche en rebondissements de ce fonds d’archives jusqu’à nos jours.

Fécamp était alors l’une des capitales du duché de Normandie et l’abbaye se situait dans l’enceinte même du palais ducal. Elle servit longtemps de nécropole ducale. Richement doté par les ducs et bénéficiant très tôt de l’exemption, de l’immunité et de la franchise des coutumes épiscopales, le monastère, pionnier dans le domaine de l’écrit, devint vite renommé, riche et puissant, faisant partie des abbayes bénédictines les plus importantes du duché de Normandie et plus largement du Nord-Ouest de la France. Ladite thèse en étudie et édite le chartrier, ainsi que les archives de ses nombreux prieurés, jusqu’en 1190, date de l’arrivée sur le siège abbatial de Raoul d’Argences (1190-1219). Le corpus de l’édition compte 308 entrées, dont 224 actes dont le texte est parvenu jusqu’à nous et 84 mentions d’actes perdus (deperdita) et actions juridiques ayant pu faire l’objet d’actes. Parmi ces entrées, se trouvent de nombreux actes originaux totalement inédits, dont certains du XIe siècle. Le chartrier, d’une incroyable richesse pour l’histoire anglo-normande, est principalement conservé aux Archives départementales de la Seine-Maritime, mais le Palais Bénédictine de Fécamp conserve également de nombreux actes, notamment du XIe siècle. La conférence s’attachera, après une brève présentation de l’histoire de l’abbaye, à retracer l’histoire de son chartrier jusqu’à nos jours, en insistant sur son éclatement partiel à la Révolution et au XIXe siècle, et, entre autres, l’acquisition d’une partie par le Palais Bénédictine, en 1901. L’accent sera mis sur la collection de chartes de cette institution atypique fondée par Alexandre Le Grand dans les années 1860. Par ailleurs, quelques focus seront faits sur les cartulaires du monastère, sur les sceaux de ce dernier, sur les nombreux faux forgés par les moines pour usurper des privilèges et se défendre contre l’archevêque de Rouen dans d’innombrables litiges, et sur les quelques actes, exceptionnels, contenant encore, attachés en leur partie inférieure, des objets de tradition (bâtonnets de bois) symbolisant les donations rapportées dans les chartes.

Les conférences de 2019 :

Mercredi 27 novembre 2019

Conférence d'Alain Alexandre

Le sculpteur Richard Dufour (1888-1959)

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à assister à cette conférence d'Alain Alexandre. La séance est organisée par la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime. Elle aura lieu le mercredi 27 novembre 2019, à 18h00, Hôtel des Sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Entrée libre et gratuite.

Mercredi 16 octobre 2019 

Conférence de Dominique Denry

La genèse d'une oeuvre

Le sujet de cette conférence commence par une brève présentation autobiographique suivie d'un passage historique pour dire ce qu'était l'art dans le passé et comment fonctionnait le système, fondé en grande partie sur le fonctionnalisme de l'art qui se nourrissait essentiellement de trois secteurs de ressources.

Puis, comment fonctionne l'art aujourd'hui, même si les choses ont beaucoup évolué ces dernières années.

Ensuite, la partie la plus subjective de cette causerie, plus personnelle aussi, racontant l'aventure, le parcours et le sujet : "la genèse de l'oeuvre" d'une vie et, aussi, la genèse d'une oeuvre au sens unitaire, chaque pièce constituant un élément de l'ensemble. 

Nous évoquerons aussi les différents paramètres qui peuvent inter-agir sur les artistes et leur travail en fonction des lieux, des thèmes et des matériaux. 

Nous envisagerons également les regards, les ressentis, les réactions présumés du public face à une oeuvre et le rapport entre l'art et le référent, c'est-à-dire le réel.

Mercredi 22 mai 2019

Conférence de Joël Spiroux de Vendomois

Les perturbateurs endocriniens et leur influence sur la santé

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques ou des mélanges, d’origine artificielle (principalement de la chimie du pétrole) ou parfois naturelle (comme les phytoestrogènes). Ils ont la capacité d’interférer avec le système hormonal, appelé également système endocrinien mais aussi le système immunitaire et nerveux. Ils peuvent avoir des effets nocifs sur des fonctions aussi essentielles que la reproduction, la croissance, le développement ou encore le métabolisme... Ces dangers concernent les individus directement exposés mais également leur descendance (pathologies d’origine épigénétique). Les préoccupations liées aux perturbateurs endocriniens ont émergé au début des années 2000. Les PE nous entourent; ils se trouvent dans les objets qui nous entourent, plastiques, vernis, colles, certains cosmétiques, dans l’alimentation avec les pesticides… Ce sont les PCB, dioxines, phtalates, bisphénols, mais aussi les composés polybromés (anti feux), polyfluorés (imperméabilisants)…

Les perturbateurs endocriniens deviennent un problème majeur de santé publique.

Il convient donc de mettre en place une démarche de prévention visant à supprimer les risques ou, à défaut, de limiter l'exposition de la population, et tout particulièrement celle des femmes enceintes ou en âge de procréer.

Invité par la Société libre d'Émulation de la Seine-Maritime, le docteur Joël Spiroux de Vendômois donnera une conférence sur ce thème. Il est l'auteur de nombreuses communications dans des congrès nationaux et internationaux, président du CRIIGEN (Comité de Recherche et d'Information Indépendant sur le Génie génétique) créé il y a 20 ans par Corinne Lepage.

Mercredi 3 avril 2019

Conférence de Christophe Wargny

Une classe après guerre: des élèves racontent leur école

 

Être écolier, fin des années 40, c'est apprendre le Corbeau et le Renard, fendre le bois de chauffage, réciter la table de neuf, balayer la classe, convertir les mètres carrés en ares, égermer les pommes de terre ou se familiariser avec les facéties du complément d'objet direct.

Être écolier à Valmont, Seine-Inférieure, c'est aussi sortir de l'école le plus souvent possible, y  introduire lapins, insectes, chenilles, outils et cartes postales, observer et expérimenter tous azimuts, faire son cinéma, jardiner, explorer l'environnement, aller à la rencontre des métiers et des villages voisins, à pied et ballon à la main.

La classe est coopérative, la pédagogie active, inspirée de la méthode Freinet. Les élèves rédigent leur aventure quotidienne dans le cahier-journal. Ils s'émancipent et sautent les barrières, et s'en vont, grâce à leur coopé, de Valmont au Mont-Saint-Michel, de Fécamp à Strasbourg. Ils observent et relatent leur vie quotidienne.

Conférence de Daniel Fauvel

Narcisse, Florentin Cartier, bienfaiteur

de la Société libre d'émulation

Narcisse Florentin Cartier était un riche rentier originaire d'Amfreville-la-Mi-Voie où il était né le 4 septembre 1814. Il était complètement sourd et ce handicap l'avait contraint de vivre seul. Pour communiquer avec lui, il fallait se servir de l'ardoise. Il voyagea beaucoup durant sa jeunesse, s'intéressa aux progrès techniques de son époque. La lecture fut son passe-temps favori et il relisait souvent les Essais de Montaigne qu'il conservait précieusement dans sa bibliothèque. Une de ses occupations favorites était la gestion de ses très nombreuses propriétés. Une serre, un jardin, des cages pour les oiseaux montraient qu'il appréciait la nature. Il n'était pas membre de la Société libre d'émulation. Il est décédé le 29 mars 1899 à son domicile 16 rue Maladrerie à Rouen. Il légua à cette association 1 397 324 F en argent liquide et en valeurs mobilières, les propriétés étant dévolues à ses héritiers, des neveux et cousins car il ne s'était pas marié et n'avait pas eu d'enfant.

La conférence permettra de mieux connaître ce personnage, sa fortune, sa personnalité. La Société libre d'Émulation lui a rendu hommage dans le Livre d'or paru en 1903 et financé par le legs de ce généreux donateur.

Les Conférences de 2018:

Conférence de Jean-Philippe Bloch

Les marins et la guerre de 1870 en Normandie

La Normandie et plus particulièrement la haute Normandie n'a pas été épargnée par la guerre de 1870, cette guerre oubliée. Sévèrement occupée pendant 5 mois malgré le courage des mobiles, des gardes nationaux, ou francs tireurs venus parfois de lointains départements comme l'Ardèche mais aussi des marins dont on a oublié l'existence.

En effet, la marine a eu un rôle important aussi bien en mer qu’à terre ,d’abord en surveillant le littoral, puis en permettant de garder libre de toute menace le port du Havre par lequel arrivaient armes , munitions et vivres achetés aux États-Unis ou en Angleterre, mais aussi en empêchant les envahisseurs d’utiliser la Seine entre Rouen et le Havre et en combattant sur les lignes de l’Andelle , à Buchy ou autour du Havre .Dans cette dernière ville ,on n’a pas oublié le rôle important qu’a joué ,pendant cette période , l’amiral Mouchez.

En basse Normandie, c’est la défense ce Cherbourg qui a été confiée aux marins, lorsque on s’est inquiété de la menace prussienne vers ce port qu’il convenait de protéger à tout prix.

C’est l’histoire oubliée de ces marins que Jean-Philippe Bloch souhaite rappeler à travers cette conférence.

Conférence de Mathieu Bidaux

L'exploitation de l'image de Rouen et des Rouennais sur les billets de banque

Rouen et les Rouennais prennent part à l’iconographie des billets de la Banque de France depuis le XIXe siècle. Rouen figure parmi les villes de province disposant d’un comptoir qui fabrique ses billets de 250 F. Le peintre rouennais Cabasson, de l’Académie des beaux-arts, dessine les recto et verso du billet de 50 F et le verso du 500 F. A plusieurs reprises, Rouen et des figures de l’imaginaire rouennais ont été sélectionnées par la direction de la Banque de France pour orner les vignettes de ses billets à des moments cruciaux de l’histoire de France : juste avant et après la Deuxième Guerre mondiale.

La cathédrale, la place du Vieux-marché, la maison de Corneille, le Palais de Justice illustrent les billets : sur le 1000 F Déméter ou sur le 100 F Corneille par exemple. Jeanne d’Arc est mentionnée par deux fois parmi les représentations envisagées. Au cours d’une conférence accompagnée d’illustrations et d’anciens billets, Mathieu Bidaux propose d’analyser comment l’image de Rouen a été employée au cours de l’histoire.

Conférence d'Isabelle Kaanen-Vandenbulcke

Une histoire de famille de fabricants de rouenneries, les Prevel

Dans les années 1860, d’après les journaux, des logements se louaient ou s’achetaient dans le « quartier des rouenneries » à Rouen …. Qu’est-ce que la rouennerie ? Pourquoi associer ce  lieu à celui qui, officiellement, s’appelle le  quartier Cauchoise ?

L’histoire, quelque peu oubliée, relève pourtant d’un temps où la rouennerie était d’une réelle  importance à Rouen, capitale textile, et dans le Pays de Caux. Ce type d’étoffe en coton avait en effet une réputation et un système de fabrication et de distribution tels qu’il s’exportait au-delà des mers.

Nouveautés techniques, politique des tarifs douaniers et besoins d’une population croissante font évoluer ce domaine tout au long du XIXe siècle. La rouennerie contribue ainsi à l’identité  architecturale, politique et religieuse de la région. Cependant, le progrès à l’origine de certaines fortunes et de mandats locaux condamne aussi à la disparition ceux qui ne s’adaptent pas à temps. Ce fut le lot des fabricants de rouennerie, plus de 300 à travailler dans le quartier Cauchoise.

La famille de François et Marie Florence Prevel est un exemple-type de ces marchands liés au coton, de ces intermédiaires entre le monde rural et urbain. Leur  histoire se conjugue avec les mutations des campagnes cauchoises du XIXe siècle.

Greniers à étente, verrines des masures témoignent aujourd’hui encore de ce passé riche et vivant.

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à assister à la conférence de Mme Isabelle Kaanen-Vandenbulcke organisée par la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Maritime qui aura lieu le mercredi 23 mai 2018, à 18h00, en l'hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Entrée libre et gratuite

Conférence de Daniel Fauvel

Des ruines de l'église Saint-Nicolas de Rouen à la tour clocher de Cottévrard

La reconstruction du clocher de l'église de Cottévrard mérite d'être contée. On a longtemps prétendu que le clocher de l'église Saint Nicolas de Rouen, en ruines à la fin de la Monarchie de Juillet, avait été transféré à Cottévrard pour y être reconstruit. Un dessin de Brévière, gravé par Polyclès Langlois en 1869 et offert à la Société libre d'émulation, présente l'intérieur de la nef et laisse entendre que cette église paroissiale était en ruines depuis 1791. Près d'un siècle plus tard, Jules Adeline soulignait les disparitions d'églises de Rouen et pour le clocher de Cottévrard, utilisait l'expression de "Rouen déménagé".

Deux gravures nous font connaître l'église Saint-Nicolas de Rouen avant sa destruction, celle de Wood datée de 1838 et celle d'André Durand de 1843. Plusieurs dossiers concernent la reconstruction de la tour clocher de l'église de Cottévrard et l'on dispose de nombreux documents établis par les services de la préfecture ou tout simplement par le conseil de fabrique et le conseil municipal du village. Sans compter les articles de journaux, les délibérations de la Commission des Antiquités ou l'avis de l'abbé Cochet. Daniel Fauvel a publié un petit ouvrage chez Wooz éditions intitulé Cottévrard. Histoire de l'église, du prieuré et du presbytère dans lequel il a consacré un chapitre à cette "translation". Dans sa conférence, il présentera des documents non utilisés dans son livre parce que son propos ne sera pas centré seulement sur Cottévrard mais également sur l'église Saint-Nicolas de Rouen.

Les Conférences de 2017:

Conférences

Oeuvre de Dominique Denry exposée sur la plage de Fécamp 

L'église de Cottévrard

Les frères Bisson et la photographie à Rouen en 1859

Mercredi 22 novembre 2017 :

Conférence de Didier Mouchel

Les frères Bisson et la photographie à l'exposition de Rouen en 1859

"La photographie, cette industrie qui se décore de toutes les apparences de l'art et en atteint quelquefois les mérites, montrait une série de remarquables travaux" , telle la souligne le rapport du jury de l'Exposition régionale de 1859 organisée à Rouen par la Société libre d'Émulation du Commerce et de l'Industrie de la Seine-Inférieure. Encore balbutiante dans ses procédés, la photographie se trouve propulsée dans les rayons de l'exposition par ses représentants régionaux les plus en vue : les rouennais Basset, Witz, Espagnet, Maze, Bastard et Lefebvre, le havrais Warnod et le cherbourgeois Barbe. Mais l'enregistrement photographique des produits de l'industrie dans les allées de l'exposition régionale semble avoir été confié à des photographes parisiens de renom, les frères Bisson, photographes de l'empereur. Après la découverte d'un album et d'une série de tirages  photographiques signés dans le fonds de la Société libre d'Émulation, il convient, à partir de ces sources originales, de faire un point sur les techniques et la diffusion de la photographie à Rouen en 1859.

Didier Mouchel, historien de l'art et de la photographie, viendra nous présenter le résultat de ses recherches lors de la conférence qu'il donnera le mercredi 22 novembre prochain, à 18 h 00, Hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen.

Mercredi 11 octobre 2017 :

Conférence de Philippe Rouyer

La liaison maritime Dieppe Newhaven au temps de Flaubert

La liaison Dieppe-Newhaven, chère aux Normands des deux côtés de la Manche, a failli disparaître au début du XXIe siècle, après avoir connu la prospérité (1,2 millions de passagers en 1993). Depuis quelques années, elle retrouve sa clientèle de touristes et de transporteurs.

Lorsque naît Gustave Flaubert, en 1821, la liaison maritime qui relie Dieppe à l'Angleterre est encore assurée par des voiliers. Elle est irrégulière et ne concerne qu'un petit nombre de voyageurs. Elle va devenir une ligne très fréquentée avec la navigation à vapeur, la construction d'un débarcadère à Brighton, la mode des bains de mer puis l'arrivée du chemin de fer à Newhaven et Dieppe. Mais en 1851, lorsque Gustave Flaubert accompagne sa mère à l'exposition universelle de Londres, il prend encore la route de Boulogne. Quelques années plus tard, la ligne s'affirme comme le plus court chemin pour relier Paris à Londres, et le plus économique. À partir des années 1860, avec la gestion de la ligne assurée désormais par les compagnies de chemin de fer, Dieppe-Newhaven connaît une forte affluence : des vapeurs rapides, construits en fer puis en acier assurent la traversée en moins de 6 heures, dans des conditions tarifaires qui séduisent les voyagistes. Ainsi, Flaubert passera par Dieppe pour aller rendre visite à sa nièce Caroline, résidant à Londres. Mais les conditions d'hébergement des passagers sont très spartiates, la restauration laisse à désirer, et la navigation présente encore des risques, surtout par temps de brouillard . À la mort de Flaubert, en 1880, les bateaux à roues connaissent leurs dernières années, et bientôt l'aménagement des ports va permettre de s'affranchir des contraintes de la marée. Dès les premières années du XXe siècle les vapeurs à hélice assurent, en parfaite coordination avec le train, une liaison rapide, régulière et confortable. Le voyage en Angleterre cesse alors d'être sinon une aventure, du moins une épreuve longue et pénible. 

La construction des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime - Worms & Cie, au Trait en 1919. © Photo : Douillet, Coll. Leblond.

La liaison maritime Dieppe Newhaven au temps de Flaubert

Mercredi 17 mai 2017 :

Conférence de Denis Louis :

Le crash d'un avion égyption à Monchaux-Soreng le 18 novembre 1933

Le 18 novembre 1933, dix avions biplans de type Avro 626 Tutor (avions d'entraînement militaires britanniques de l'entre-deux-guerres) quittent l'aérodrome de Lympne (Kent - Angleterre) à destination de l'Egypte, via Le Bourget.

Pendant le trajet, le brouillard causa la perte de deux de ces avions qui survolaient la vallée de la Bresle.

À partir d'une carte-photo (non datée), et après avoir «épluché» la presse nationale et locale et divers documents recueillis aux archives départementales, Denis LOUIS a reconstitué l'histoire du crash de l'un de ces deux avions, crash qui s'est produit sur le territoire de la commune de Monchaux-Soreng (canton de Blangy-Sur-Bresle), coûtant la vie à deux aviateurs égyptiens.

Il nous présentera, de manière détaillée (et abondamment illustrée) le déroulement des faits ce 18 novembre 1933, les obsèques des deux aviateurs à la Mosquée de Paris, le 20 novembre 1933, et les cérémonies commémoratives organisées l'année suivante (18 septembre 1934) sur les lieux de l'accident, cérémonies au cours desquelles plusieurs décorations furent décernées à diverses personnalités locales par le Ministre égyptien Fakhri Pacha, au nom de sa Majesté Fouad 1er.

Mercredi 26 avril 2017 :

Le clos aux Juifs de Rouen : entre certitudes et interrogations

Par MM. P. Cailleux, E. Follain, D. Pitte et J. Tanguy

Le quartier du palais de justice à Rouen a accueilli, au Moyen Age, le « Clos aux Juifs ». En 1976, la mise au jour de deux constructions romanes en pierre présentant des graffiti hébraïques faisait écho aux recherches menées outre-Atlantique par le professeur Norman Golb, qui pressentait alors l’importance de la communauté juive de Rouen à l’époque médiévale. Pendant la décennie suivante, des investigations menées dans le sol et les caves du quartier permirent de découvrir deux nouveaux édifices contemporains des premiers. Ce secteur de la ville devint un endroit privilégié pour l’archéologie du judaïsme en France et pour l’étude de Rouen à la fin de la période ducale.

Ces découvertes ont suscité, à juste titre, des commentaires enthousiastes et l’attention s’est très vite focalisée sur le bâtiment le plus spectaculaire, immédiatement qualifié de « monument » et présenté dans une crypte. On a proposé pour cet édifice trois identifications. Pour Norman Golb, nous sommes en présence d’une « école des hautes études juives ». Bernhard Blumenkranz, dès la découverte, a vu dans la construction partiellement dégagée une synagogue. Michel de Boüard, enfin, avoue avoir été frappé par la ressemblance que présente le bâtiment avec les « halls à étage » de l’architecture civile anglo-normande.

On a cessé trop tôt de s’interroger sur l’architecture et l’évolution du « monument juif » de la cour du palais de justice. L’intérêt quasi-exclusif porté à cette construction a eu pour conséquence de rejeter dans l’ombre les autres découvertes archéologiques, déconnectant ainsi l’ouvrage de son environnement. Pourtant notre connaissance de cet environnement a largement progressé depuis quelques décennies. Une thèse de doctorat soutenue en 1998, mais curieusement peu citée, a enrichi notre perception de ce que la documentation rouennaise désigne, à la fin du Moyen Age, sous les termes de « clos aux Juifs ». En multipliant, au cours des deux dernières décennies, les découvertes de maisons romanes en pierre, les archéologues rouennais ont fourni ce qui manquait tant à l’analyse des vestiges mis au jour dans les années 1970 et 1980 : des éléments de comparaison locaux. Il suffit enfin de se pencher sur les données issues des opérations archéologiques menées à la même époque dans ce secteur de la ville pour s’apercevoir que de nombreux éléments, pourtant décisifs pour la compréhension du site, ont été négligés.

C’est pourquoi nos conférenciers ont décidé de rouvrir le dossier et de vous livrer les résultats de leurs recherches récentes, entre certitudes et interrogations. Ils proposeront notamment une lecture renouvelée du « monument juif », illustrée par des propositions de restitution.

Soucieux de donner à Rouen la place majeure qui lui revient, dans l’histoire et l’archéologie du judaïsme en France, ils sont persuadés que ces travaux doivent trouver leur prolongement dans la constitution d’un groupe fédérant les compétences les plus diverses, dégagées des polémiques qui ont jadis brouillé la perception du site.

 

Mercredi 22 mars 2017 :

Conférence de Daniel Fauvel :

Le carnet de route du soldat Roussel

(2 août 1914 - 20 mars 1915)

La famille Roussel était bien connue à Cottévrard. Le maire, Frédéric Roussel, avait deux fils qui furent mobilisés en 1914. Marcel Louis Frédéric effectuait son service militaire à Vincennes quand la guerre éclata. Mobilisé au 2e régiment d'artillerie lourde, il rédigea un "carnet de route" qui nous est parvenu grâce à la famille Tabourdeau. Il vient d'être édité (original et transcription) dans l'ouvrage intitulé Cottévrard. De la guerre de 1870 à la guerre de 1914-1918 qui vient de paraître chez Wooz éditions.

            Daniel Fauvel présentera ce précieux document. Il évoquera les caractéristiques techniques de ce "carnet" jusqu'alors inédit et montrera qu'on peut le comparer utilement au JMO de la 5e compagnie du 2e RAL. Ce carnet de soldat n'a pas la sécheresse des documents militaires et, fait plus important encore, il rend compte avec beaucoup de précision de la bataille de la Marne. La période considérée est celle de la guerre de mouvement. Le carnet n'est pas avare de détails sur les déplacements. On peut dessiner l'itinéraire. Impressionnant. Car en quelques mois on va de Vincennes à Verrières puis à Sainte-Menehould, Stenay et la frontière belge avant un retour vers la vallée de la Marne. Puis marche vers le Nord et les environs de Verdun. A pied.

            Promu brigadier, il sera affecté ensuite au 82e puis aux 111e et 112e RAL et démobilisé le 8 septembre 1919. Il n'a rédigé de "carnet" que pour la période de la guerre de mouvement.

Les Conférences de 2016 :

Mercredi 27 septembre 2017 :

Conférence de Mathieu Bidaux

Les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime - Worms & Cie, une entreprise issue de la guerre

(1916-1921)

La Première Guerre mondiale envahit et attaque, petit à petit, tous les secteurs de la vie économique et industrielle. La marine marchande et les armateurs n’échappent pas à ce phénomène. La puissante Maison Worms a perdu son cargo «Emma», torpillé le 31 mars 1915 et «Léoville» échoue après avoir percuté une mine le 19 janvier 1916. Chacun sait que la guerre ne prend pas le chemin de la fin. D’autant plus que les Allemands décident de lancer leur guerre sous-marine à outrance en 1917, laissant présager des pertes considérables. Les armateurs ont alors déjà perdu un certain nombre de leurs navires.

L’État réagit et lance un « appel pressant » à l’industrie pour construire des chantiers navals destinés à contrer les dégâts infligés par les puissances de l’Axe et reconstituer une flotte.

Dans ce contexte, la Maison Worms, qui semble avoir déjà songé à bâtir son propre chantier, notamment pour effectuer les réparations liées à l'augmentation du trafic maritime, prospecte à l’abri du front, en Seine-Inférieure à Saint-Martin de Boscherville et au Trait puis répond à l'appel de l'État. C’est ce dernier, modeste village, qui recevra bientôt des centaines d’ouvriers travaillant dans les conditions difficiles d’un monde en guerre : pénurie de main-d’œuvre, pénurie de matériaux, montée des prix, débauchage, crise sociale, inondations.

C’est cette histoire, fortement tributaire des conditions nées de la guerre mondiale que Mathieu Bidaux propose de redécouvrir.

Une lecture renouvelée du "monument juif" de Rouen, illustrée par une des propositions de restitution. © Erik Follain.

Le crash d'un avion égyptien à Monchaux-Soreng.

Le carnet de route du soldat Roussel

25 mai 2016 :

Michel Decarpentry

De l'arrivée du train en Seine-Inférieure au projet de ligne nouvelle

Ligne principale et lignes secondaires; le chemin de fer d'intérêt local

Jean-Pierre Ferrer et Michel Decarpentry ont publié récemment un précis chronologique d'histoire intitulé Les chemins de fer en terres de Caux. Michel Decarpentry viendra évoquer un thème plus large lors de la prochaine séance de la Société libre d'émulation de la Seine-Maritime.

La réalisation d'un grand réseau ferré fut sans nul doute, la grande révolution du XIXe siècle et du début XXe  non seulement en France mais en Europe. Dans notre département l'ingénieur anglais Locke effectua le premier voyage de Paris à Rouen le 30 avril 1843 en vue de l'inauguration prévue le 3 mai. Grâce à la conjugaison de la vapeur et du rail, on allait gagner un temps considérable et surtout voyager sans les désagréments et les dangers rencontrés habituellement avec les diligences.  Ne recommandait-on pas alors de faire son testament avant de s'embarquer tant les voyages étaient incertains? Ce fut un grand événement relaté à l'époque dans le Journal de Rouen, déplaçant les ducs de Nemours et de Montpensier, les banquiers, les constructeurs, les édiles municipaux, le clergé, une foule énorme venue de Paris, les Rouennais, des Anglais... La loi du 11 juin 1842 avait donné l'orientation des grandes lignes à partir de Paris et surtout posé les bases de l'organisation du réseau français, mettant un peu d'ordre dans ce qui existait alors. Depuis 1825, un réseau anarchique de petites compagnies s'était développé alors que les gouvernements se contentaient d'attribuer seulement les concessions. On ne parlait plus que du train même si certains avaient prophétisé les pires maux et les plus grandes catastrophes. Gustave Flaubert, alors étudiant à Paris, écrit à sa sœur peu de temps après l'inauguration qu'on ne parle plus que du train allant à Rouen. En 1847, la ligne est prolongée jusqu'au Havre. La loi Freycinet viendra compléter le réseau d'intérêt général, puis en 1865 le chemin de fer d'intérêt local achèvera de relier quelques cantons. Plusieurs projets, jamais réalisés, furent mis à l'étude pour créer une ligne nouvelle de Paris à Rouen. En 2016, on en parle toujours et la LNPN est prévue pour les années 2030. 

27 avril 2016 :

Alain Huon

L'histoire des bacs de Caudebec-en-Caux 

Caudebec-en-Caux a toujours été prioritaire en Seine pour son passage d'eau. Au début du XIXe siècle, le passage se faisait à la rame ou à la voile dans des conditions difficiles. Le 1er janvier 1868, on mit en service un bac à moteur et à roue à aubes. Construit au Havre, "L'Union" était le premier bac automoteur de France. Il fallait sept hommes d'équipage: un capitaine (ou patron) au gouvernail, un mécanicien à la chaudière, deux matelots et deux mousses chargés notamment de nettoyer le crottin des chevaux et les bouses de vaches. Il fallut attendre le 3 août 1909 pour l'utilisation d'un nouveau bac baptisé "L'union des deux rives". Il avait été construit en acier par les chantiers Maillard frères de Petit-Quevilly. Plus confortable, il pouvait embarquer cinq grandes voitures automobiles. Il sera remplacé au début de l'année 1925 par un bac à hélice construit par les Chantiers de Normandie à Grand-Quevilly puis, en 1935, par un autre bac (le n° 7) dont l'histoire fut mouvementée. Il sera coulé puis renfloué deux fois, connaîtra  l'exode et la retraite allemande de 1944. Il sera remplacé en décembre 1949 par un bac construit chez Dubigeon à Nantes. En 1960, le bac N° 10, de couleur rouge, présente des progrès technologiques notables. Son puissant moteur Diesel, ses quatre turbopropulseurs Voigt à pales verticales orientables lui permettent de nombreuses rotations pour faire face à l'accroissement du trafic routier. La construction du pont de Brotonne en 1977 sonna le glas de ce bac plusieurs fois séculaire.

23 mars 2016 :

Yannick Marec

Entre tradition et modernité ? La Normandie au XIXe siècle

La prochaine séance publique de la Société libre d'Émulation du Commerce et de l'Industrie de la Seine-Maritime comportera deux parties; la remise solennelle des prix du concours de l'année 2015 sera suivie par la conférence de Yannick Marec. Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Rouen, Vice -président de la Société libre d’Emulation de la Seine-Maritime, Vice-président de la Société des Amis de Flaubert et de Maupassant, Vice-président des Amis du Musée National de l’Education, Membre associé correspondant de l’Académie des Sciences, Arts et Belle-Lettres de Caen, il viendra présenter l'ouvrage consacré à l'histoire de la Normandie au XIXe siècle paru récemment.

L’image traditionnelle de la Normandie, celle des herbages, de la vache normande, du camembert, du cidre, du calvados… s’est largement construite au XIXe siècle. En réalité, les éléments de cette image convenue sont plutôt une traduction de la modernité normande.

Proche de l’Angleterre, la Normandie est en effet précocement touchée par la révolution agricole, la révolution industrielle et celle des transports.

Cependant, confrontée à un malthusianisme précoce, la Normandie tend à se dépeupler et les contrastes sociaux qui s’accentuent dans la nouvelle société industrielle contribuent à accentuer les tensions sociales particulièrement en milieu urbain.

Mais la Normandie est aussi marquée par la reconstruction religieuse avant que ne s’affirment un processus de laïcisation sous la IIIe République, une terre d’élection des sociétés savantes et du tourisme balnéaire, un pays qui a abrité des acteurs et des penseurs politiques qui ont marqué le siècle et au-delà.

C’est donc une Normandie dotée d’une image forte qui s’est constituée sur de nouvelles bases au XIXe siècle après la désagrégation de l’ancienne province durant la période révolutionnaire et impérial.

24 février 2016 :

Hugues Auvray

Présentation de l'association "Histoire et patrimoine du Haut Cailly"

Hugues Auvray, membre de la Société libre d'émulation, avait sollicité quelques amis avec le projet de réaliser une exposition relative à la guerre de 1914-1918. Pour atteindre cet objectif, une association fut créée intitulée Histoire et patrimoine du haut Cailly. Les différents membres se partagèrent les recherches et plus de 40 panneaux purent être proposées aux visiteurs de l'exposition du 8 au 16 novembre 2014. L'originalité du projet permettait d'aller bien au-delà de la création de l'exposition puisqu'il donna lieu à la création d'un site internet dont la documentation alimenta un concours intitulé "de la mémoire reconstituée à la mémoire imaginée".

Jean-Claude Parenty

Le village de Cailly à la Belle époque

Jean-Claude Parenty fut l'animateur principal de ce projet car ses compétences en informatique permirent la création du site rassemblant toutes les données informatisées des différents chercheurs et les maquettes des 40 panneaux de l'exposition rédigés au format A0 et A2. La page facebook qu'il créa fut très utile pour le concours qui connut un succès remarqué. Lors de l'inauguration de l'exposition, il donna une conférence intitulée "Les Caillais pendant la Grande Guerre", thème qu'il reprendra lors de cette séance de la Société libre d'émulation.

Les Conférences de 2015 :

25 novembre 2015 :

Viviane Saint-Aubin et Marie Bertin

(CDC Campagne de Caux)

« Les Cauchois du Canton de Goderville dans la première guerre mondiale »

Madame Viviane Saint-Aubin et Mme Marie Bertin avaient créé l’an dernier une exposition intitulée Nos Cauchois et la Grande Guerre, exposition que l’on put découvrir dans les locaux de la Com.Com. CAMPAGNE DE CAUX de Goderville du 1er au 14 décembre 2014. Elles rendaient un magnifique hommage aux 417 morts et disparus des différentes communes du canton. La mise en page était irréprochable ; la documentation considérable. Madame Saint-Aubin avait collecté un maximum d’informations sur la période : des photos en tenue militaire, des courriers, des carnets de campagne, des articles de journaux, des objets…L’exposition pouvait faire revivre l’histoire des familles, des soldats partis au front mais aussi de ceux restés dans le pays.

Tout ce travail exemplaire sera présenté lors de leur conférence qui aura lieu le mercredi 25 novembre 2015, à 18h00, Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à assister à cette séance de la Société libre d’émulation de la Seine-Maritime. Entrée libre et gratuite.

Ce sera l’occasion également de présenter le Bulletin 2014 qui sera remis à tous les membres de la Société présents. On pourra lire notamment les articles de Claude Bouhier sur Les légitimistes en Seine-Inférieure sous la Monarchie de Juillet, d’Etienne Mantel et Stéphane Dubois sur Les fouilles de Bois l’Abbé, près d’Eu. De nombreuses pages rendent compte des différentes manifestations de novembre-décembre 2014 qui avaient été placées sous l’égide de la Société libre d’émulation et l’exposition de Goderville figure en bonne place dans ce Bulletin.

10 Juin 2015 :

Mathieu Bidaux

« André Marie, sur les traces d'un homme d'État »

Lors de la prochaine séance de la Société Libre d'Émulation, Christophe Bouillon, député et Mathieu Bidaux, historien, évoqueront la vie du Président du Conseil, Ministre et député-maire de Barentin André Marie. La conférence sera illustrée de photographies inédites.

Né à Honfleur en 1897, dans une famille d'instituteurs, André Marie appartient aux hommes politiques qui ont inspiré de nombreuses œuvres d'art de leur vivant et après leur mort en Normandie. Homme à multiples facettes, il est soldat, chroniqueur théâtral, avocat, député, ministre de la Justice et de l'Éducation nationale, président du Conseil, auteur dramatique...

Il a su séduire Léon Blum, Vincent Auriol et les Normands qui l'ont sans cesse réélu de 1923 à sa mort en 1974.

Il a traversé deux guerres mondiales, trois républiques et il a contribué à la reconstruction du pays. Son action est encore peu connue bien qu'il soit un cadre de la IVe République qui participe à la rédaction de la loi sur les congés payés, réorganise la Justice et fait face au baby-boom à l'Éducation nationale.

19 Mai 2015 :

Françoise Blondel

23 novembre 2016 :

Alain Alexandre et Stéphane Cauchois

Résistance(s). La vallée du Cailly (1940-1944). Entre histoire et mémoire.

Le thème de cette conférence est le titre d’un ouvrage écrit par Alain Alexandre et Stéphane Cauchois, fruit d’un important travail de recherches et de témoignages, publié en 2015.

Sous l’Occupation (1940-1944) des hommes et des femmes refusent la défaite, l’occupation militaire et idéologique de notre pays et combattent la collaboration policière et administrative des autorités françaises.

Dans la vallée industrielle du Cailly et les plateaux environnants les diverses composantes de la Résistance sont présentes et agissent dans la clandestinité pour la libération du territoire.

Ces Résistant(e)s sont ouvriers, employés, enseignants, médecin, prêtre… Toutes et tous subissent la répression.

Le plus souvent jeunes, ils appartiennent à des mouvements et des réseaux différents que les auteurs ont répertoriés.

Dans chaque commune, des lieux de mémoire rappellent l’engagement, les actions et les souffrances des « Martyrs de la Résistance ».

19 octobre 2016 :

Lieutenant-colonel Jean-Pierre Collinet

L'histoire de la lutte contre le feu à Rouen depuis les origines jusqu'à 1875

On connaît l'intérêt du Lieutenant-colonel Jean-Pierre Collinet pour l'histoire des sapeurs pompiers et le rôle éminent qu'il joue pour valoriser et faire connaître le Musée des sapeurs pompiers de Montville.

Il viendra nous conter l’histoire de la lutte contre les incendies à Rouen entre 1700 et 1875, montrer tout le génie de l’homme pour se prémunir de ce fléau dévastateur, mais aussi expliquer la lente évolution des techniques d’extinction depuis l’utilisation des seaux en bois pour projeter l’eau ou des « ustensiles » propres à éliminer les éléments combustibles jusqu’à l’apparition de la pompe à vapeur qui donnera naissance aux services d’incendie modernes.

Une étape fondamentale sera franchie en 1721 avec la construction par des ouvriers rouennais de la pompe dite des échevins qui incitera les élus à créer le corps des gardes-pompes qui marque le début de la grande histoire de la lutte contre les incendies à Rouen.

28 septembre 2016 :

Daniel Fauvel

Le voleur de fleurs

Au début du XIXe siècle, voler un pain vous conduit en prison. Voler des fleurs également. Les dossiers de procédure conservés par les Archives Départementales de la Seine-Maritime sont particulièrement riches. Les affaires peuvent être effroyables comme les crimes de Saint-Martin-le Gaillard, sujet à controverse; d'autres peuvent faire sourire comme l'histoire de Félix Ducroq que j'avais contée dans l'ouvrage Les nouveaux mystères de Seine-Maritime, parue chez de Borée en 2011.

En 1838, à Rouen, les vols se multiplient. On "soustrait" des objets de toute sorte, des vêtements, de l'argent et même des fleurs. Le 31 mars 1838, Castelain, parfumeur de la rue des Carmes, propriétaire d'un jardin rampe Saint-Hilaire, porte plainte: on lui a dérobé seize plants de dahlias. Il emploie un jardinier nommé Gessiome qui oriente les recherches du commissaire Gautier-Lamothe vers Bourdonnais, un journalier qui avait été employé temporairement. L'enquête fut menée activement pour vol de fleurs. Il fut impossible de retrouver le suspect mais on apprit qu'il louait un jardin à Sotteville et sur commission rogatoire du juge d'instruction de Stabenrath, on alla perquisitionner. On trouva trente-neuf magnifiques rosiers, de l'oseille... mais pas de dahlias. Un vol de rosiers avait été signalé à Sotteville deux mois auparavant. On émit l'idée que le voleur de fleurs pouvait s'être intéressé aux rosiers...Mais les empreintes de pas ne le trahissaient pas et il fut mis hors de cause par Gessiome lui-même.

On continua à voler des fleurs et des objets de toute sorte. Castelain avait demandé à Gessiome, son maître jardinier, de faire le guet, chaque nuit. Ce dernier avait installé sa paillasse dans la cabane au fond du jardin. Vers 11 heures du soir, le 11 août 1838, son attente fut récompensée. Il surpris le voleur et avec l'aide d'un voisin, il le conduisit au commissariat. Félix Ducroq reconnut sans difficulté qu'il venait chercher quelques fleurons de dahlias, qu'il était l'auteur des autres vols chez Castelain. On perquisitionna chez lui et chez sa mère et on retrouva les dahlias, les fleurs, les outils de jardin et divers objets de peu de valeur. Lors de l'interrogatoire, il fut confronté à de nombreux plaignants et il nia souvent quand il ne s'agissait pas de vols en rapport avec le jardinage. Il fut accusé de vols qualifiés et renvoyé devant la cour d'assises qui le condamna à cinq ans de bagne le 22 décembre 1838. Ducroq avait accumulé les circonstances aggravantes: les vols étaient commis de nuit, par escalade dans des jardins dépendant d'une maison habitée. Et pourtant on lui accorda des circonstances atténuantes, ce qui lui valut de ne pas subir l'exposition. Car il était de bonnes mœurs et il avait déjà été inquiété en 1829 pour vol de fleurs. La récidive ne fut pas considérée comme une autre circonstance aggravante mais comme une excuse. On ignore si ce kleptomane a commis ensuite d'autres crimes.

15 juin 2016 :

Guy Pessiot

Premiers photographes et premières photographies à Rouen, vers 1840-1850

Guy Pessiot est l'auteur d'une dizaine de livres sur l'histoire de Rouen et de son agglomération par la photographie. Après plus de quarante ans de recherches dans les fonds privés et publics, il s'intéresse aujourd'hui à une double question: quels furent les premiers photographes installés à Rouen? quelles sont les plus anciennes photographies datées de la ville de Rouen?

Concernant les photographes, la date communément admise est 1846. Elle sera remise en question car il ne faut pas seulement se fier aux Almanachs de Rouen. Pour les photographies, il montrera que, contre toute attente, la photo la plus ancienne n'est pas un daguerréotype.

Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées à assister à cette séance de conférence organisée par la Société Libre d’Émulation du Commerce et de l’Industrie de la Seine-Maritime le mercredi 15 juin 2016, à 18 h, en l’hôtel des sociétés savantes, 190 rue Beauvoisine à Rouen. Entrée libre et gratuite.

L'histoire des bacs de Caudebec-en-Caux

De l'arrivée du train en Seine-Inférieure au projet de ligne nouvelle

Le voleur de fleurs

L'histoire de la lutte contre le feu à Rouen

André Marie

« Georgette Leblanc, sœur de... (Maurice Leblanc) et femme de...

(Maurice Maeterlinck) : une égérie de la Belle-Epoque en Pays de Caux »

Lors de la prochaine séance de la Société libre d’émulation, Mme Françoise Blondel, bibliothécaire-documentaliste au CHU de Rouen, membre du CEPC (Cercle d’études du patrimoine cauchois), évoquera la vie de Georgette Leblanc.

Née à Rouen le 8 février 1869, dans une famille bourgeoise, où l’on admirait Flaubert, Georgette Leblanc, sœur cadette de Maurice, « père » d’Arsène Lupin et compagne pendant vingt-deux ans de Maurice Maeterlinck, écrivain belge, Prix Nobel de littérature en 1911, fut une cantatrice, artiste de théâtre très célèbre en son temps. Femme de lettres également, contemporaine de Colette, dont elle fut l’amie, elle ne parvint pas à s’imposer en littérature, malgré des dons certains.

Ses récitals, lui valurent l’admiration, entre autres, de Stéphane Mallarmé, Anatole France, Octave Mirbeau, Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, Auguste Rodin… Elle recevait chez elle Oscar Wilde… Et Jules Renard jugeait qu’elle avait du génie.

Egérie de la Belle-Epoque, éprise de liberté, éminemment moderne : telle fut Georgette Leblanc. La vie de cette femme fut un véritable roman, dont une partie s’est étonnamment déroulée en Pays de Caux. Quatre villes ont jalonné son parcours : Rouen où elle est née et où elle vécut sa jeunesse, Gruchet Saint-Siméon et Saint-Wandrille où elle partagea son aventure sentimentale avec Maeterlinck, et enfin, Tancarville où se déroula la dernière partie de sa vie avec Margaret Anderson.

22 Avril 2015 :

 Jean-Louis Jumeau

« Valmont, berceau de la famille d’Estouteville : son château, sa rivière, ses moulins »

Lors de la prochaine séance de la Société libre d’émulation, Jean-Louis Jumeau présentera différents aspects de l’histoire de Valmont. Il répondra d’abord à quelques questions concernant l’origine du lieu. D’où vient ce mot ? Est-ce un toponyme d’origine normande ? romaine ? ou gauloise ? Pourquoi ne se termine-t-il pas en « ville » comme de très nombreux autres noms de lieu du département ? Il montrera ensuite le contraste entre la discrétion du lieu et l’importance des familles qui y furent seigneurs du lieu : les d’Estouteville, les Bourbon Saint-Pol, les de Longueville, de Matignon et même les Grimaldi, princes de Monaco. Enfin, il évoquera la rivière et son rôle dans l’économie locale, ses moulins, ses « usines » et leurs mutations au cours des derniers siècles.

Georgette Leblanc 

Valmont vers 1700