Mathieu Bidaux
Daniel Fauvel
Gilbert Leclerc
Présidé par Marcel Hurard et Jérôme Chaïb, le jury a récompensé plusieurs membres de la SLE76. 32 livres étaient en compétition.
Mathieu Bidaux, 2e prix dans la catégorie "Essais et biographies" pour ses deux volumes de l'oeuvre de Victor Bettencourt : Pour la France et la civilisation chrétienne et Essais et articles d'un catholique social publiés aux éditions L'Harmattan.
Daniel Fauvel, prix d'honneur dans la catégorie "Ruralité" pour Histoire de l'Amicale Joseph Caulle de Bosc-le-Hard publiée chez Wooz éditions.
Gilbert Leclerc et Hugues Auvray pour Histoire de Cailly : les moulins, le pont, la laiterie chez Wooz éditions.
Daniel Fauvel (ci-dessus) et Hugues Auvray (ci-dessous) à Carentan
Thématique : "Les sociabilités en Normandie"
Daniel Fauvel a traité le sujet "L'évolution de la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Maritime de 1792 à nos jours"
Pendant plus de deux siècles, la Société libre d'émulation du commerce et de l'industrie de la Seine-Maritime a connu des fortunes diverses car elle a dû s'adapter aux réalités économiques, sociales et politiques de son temps. Née pendant la Révolution, elle s'inspire des philosophes, des encyclopédistes ; c'est alors une société savante dont les membres, peu nombreux, conseillent les pouvoirs publics. Pendant le premier Empire, le préfet étant président de la société, elle soutient le régime mais c'est sous la Monarchie de juillet qu'elle connaît une période faste, créant des cours publics gratuits, érigeant une statue à Pierre Corneille. Les "émules" issus des loges maçonniques sont partout. À partir de 1851, son titre change, intégrant les termes de commerce et d'industrie. L'économie occupe alors une place prépondérante au sein de la société qui organise notamment l'exposition de 1859, les membres participant à de nombreuses expositions nationales ou universelles pendant de nombreuses décennies. À l'aube du XXe siècle, le legs de Narcisse Cartier en fait une société riche qui va adopter la loi de 1901 sur les associations et étendre son influence internationale grâce à son réseau de sociétés correspondantes et à la faveur de l'empire colonial français. La seconde guerre mondiale porte un coup terrible à cette influence. Le monde a changé : les industriels ne s'impliquent plus dans la société et les legs ne sont plus de saison. En 1952, c'est la crise : il ne reste qu'une poignée de membres et il sera bien difficile de trouver un président. André Dubuc relèvera le défi et restera à la tête de la société jusqu'en 1982. Les cours publics seront supprimés, les bulletins annuels ne seront plus publiés. Il aura cependant le mérite de sauver également l'association des Amis de Flaubert et d'être à l'origine du Comité de liaison des sociétés historiques et archéologiques de Normandie qui deviendra ensuite la Fédération que nous connaissons aujourd'hui. Pendant 42 ans, j'ai continué ce qu'il avait entrepris, plaçant l'histoire et la littérature au premier plan.
Notre président Hugues Auvray a traité le sujet "Sociabilité et crise sanitaire : comment le lien a été maintenu dans un village normand pendant la pandémie de 2020"
Les crises sanitaires modifient profondément les interactions sociales ; les mesures de confinement et de distanciation physique ont entraîné un isolement important pour de nombreuses personnes. Le livre Cailly pendant la pandémie de Coronavirus - Chronique d’un village normand dans la crise sanitaire aborde ce thème de la sociabilité en montrant comment les habitants de ce village de 750 habitants ont vécu cette période de repli sur soi. Les initiatives mises en place pour maintenir le lien social sont évoquées : appels téléphoniques aux personnes malades et âgées, distributions de repas aux plus démunis, aides aux commerces impactés par les mesures sanitaires à l’accueil de la clientèle dans de bonnes conditions… On retrouve également l’importance des réseaux sociaux pour maintenir le lien. L’organisation de la collaboration mise en place par le maire, les professionnels de santé, les commerçants avec les habitants est rapportée et illustrée par de nombreuses anecdotes. Ce témoignage montre que malgré les difficultés, les habitants du village ont su faire preuve de solidarité et d’entraide pour surmonter cette période difficile.
Photo 1 (ci-dessus) et Photo 2 (ci-dessous)
Photo 3
Photo 4
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Compte rendu du voyage :
Ce sont 18 participants qui se sont retrouvés au lieu-dit Bois-l’Abbé, sur les hauteurs de Eu pour la visite de Briga. Ce site archéologique gallo-romain est situé en limite nord de la forêt d'Eu. Il fait l'objet chaque été de campagnes de fouilles menées par des étudiants, sous la direction de professionnels, dont Étienne Mantel, du service régional de l'archéologie de la DRAC de Normandie, responsable scientifique du site, présent ce jour et avec qui nous avons pu échanger. C'est ainsi que sous la conduite du guide Enguerrand Dubuc, sympathique et passionné, que nous avons parcouru une petite partie du site, évalué dans sa globalité à une soixantaine d'hectares, surface considérable pour une cité de cette importance. Le site gallo-romain a été occupé approximativement entre 250 av JC jusqu'aux années 270-290 ap JC et a compté une population, estimée jusqu’à 3 à 4000 personnes. C'est à l'occasion du percement d'une route forestière, peu avant la révolution, que le site fut découvert et des fouilles débutées en 1820-1821, se poursuivirent 50 ans plus tard sous l'impulsion de l'abbé Cochet, puis un siècle environ plus tard, entre 1965 et 1980, avec l'inscription du site en 1987 au titre des monuments historiques. Le dénominatif Briga serait d'origine celtique et signifierait "colline, mont".
La visite s’est clôturée par celle de l'atelier (recherche et restauration) situé dans une ancienne ferme, implantée sur le site ; on a pu y découvrir une copie d’une statuette dont l'original est conservé au musée des antiquités de Rouen, ainsi que des fragments de colonnes (chapiteaux, fûts, bases), de peintures murales, céramique, vaisselle en verre, tesselles de mosaïque, bijoux et pièces de monnaie. À noter que notre bulletin annuel de 2O14 comprend la restitution en 15 pages illustrées de la conférence sur Briga qu’Étienne Mantel et Stéphane Dubois étaient venus donner à l’Hôtel des Sociétés Savantes. Ce bulletin reste disponible à l’achat au prix de 10 € auprès de la Société Libre d’Émulation. PHOTOS 1 et 2.
Après l’excellent déjeuner à « la Table de la Villa » au Tréport, la visite se poursuivit au château d’Eu dont la construction fut décidée au XVIe s. par le Duc de Guise et Catherine de Clèves. Une pièce remarquable est la chambre de la Grande Mademoiselle. Cousine de Louis XIV et plus riche héritière d’Europe en son temps, elle acquit le comté d’Eu. Les portraits du musée de sa collection, échappèrent à l’incendie du château de 1902 et 151 purent être acquis en 1990 auprès d’un duc écossais. Louis-Philippe en fit sa résidence d’été. Après le départ en exil du roi en 1848, le château tomba en semi abandon jusqu’en 1870, quand Gaston d’Orléans, petit-fils de Louis-Philippe, décida d’entreprendre des travaux. En 1960, le château fut acheté par la ville d’Eu.
Des bureaux de la ville sont installés au 2ème étage, dont celui du maire. Jusqu’à son décès en 2003, la comtesse Isabelle d’Orléans Bragance résidait dans une dépendance du château et honorait de sa présence les événements dans la ville, ce dont a pu témoigner notre très bon guide, enfant de la ville d’Eu. PHOTOS 3 et 4. À l’issue de cette visite, quelques uns d’entre nous choisirent d’aller visiter la chapelle du collège d’Eu, que Catherine de Clèves fit achever et dont la création était motivée par la volonté de conserver les jeunes gens dans la religion catholique face à l’attirance du protestantisme ; d’autres décidèrent d’aller découvrir l’architecture balnéaire si caractéristique de Mers les Bains, à l’aide du plan « Le circuit des villas mersoises » remis à la fin du déjeuner. PHOTO 5. Après cette journée très riche nous remerciions les organisateurs Jean-Michel Chédru notre trésorier et Pierre Villalon notre archiviste avant de prendre la route du retour !
Le Premier Prix 2024 de la SLE76 est désormais diffusé avec un bandeau !
Martine Gasnier, L'inconnu du port, Éditions Zinédi, 2021.
Encore toutes nos félicitations !
Premier Prix :
Martine Gasnier, L'inconnu du port, Éditions Zinédi, 2021.
Deuxième Prix
Philippe Simon, Le miroir des eaux selon Monet, Paris, Ateliers HD, 2025.
Troisième Prix
Jacques Godefroy, Les gens discrets ont une histoire, Amazon, 2024.
Ce quatrième numéro de 2024 de la Revue française des affaires sociales est consacré à l'histoire de la protection sociale depuis la fin du XIXe siècle. À travers un long avant-propos et quatre articles de synthèse, il entend montrer à la fois la diversité de notre système de protection sociale et la pluralité des approches historiques. S'y ajoutent un entretien avec Michel Laroque sur l'évolution des ministères sociaux, une intervieux de Pierre-Louis Bras et une table ronde sur les nouveaux champs de la recherche en histoire de la protection sociale : le genre, les générations et la question coloniale. Enfin, trois notes de lectures sur le thème des mères qui abandonnent leurs enfants, de la "bataille de la Sécu" et du handicap viennent clôturer le dossier thématique.
En complément, ce dernier numéro de l'année propose quatre articles hors dossier, le premier consacré aux inégalités sociales de santé en temps de confinement, le deuxième aux régulatrices du bloc opératoire, les troisième et quatrième abordant le thème de la répartition sur le territoire des médecins libéraux sous deux angles complémentaires, économique et sociologique.
Salle du conseil d'administration de la Société d'émulation du Bourbonnais, ci-dessus. Salle des chercheurs (25.000 volumes), ci-dessous
Dans la salle de conférence du musée Anne-de-Beaujeu, Mathieu Bidaux a donné une communication sur "Les mines de métaux non ferreux dans l'Allier : histoire de la Setem et de Worms & Cie aux Montmins et à Charrier (1938-1962)". À l'issue de cette conférence, Mathieu Bidaux a été invité à visiter les très beaux et spacieux locaux mis à la disposition de la Société d'émulation du Bourbonnais par la municipalité de Moulins-sur-Allier.
En 2024, Mathieu Bidaux a fait paraître plusieurs ouvrages : trois éditions de textes aux éditions L'Harmattan. La première est une sélection d'articles, de préfaces, de discours d'André Marie, député-maire de Barentin, ministre de la Justice, ministre de l'Éducation nationale, président du Conseil de la IVe République (Écrits et discours politiques (1928-1971), 250 pages). Il a ensuite publié, en deux volumes de 250 pages chacun, l'oeuvre de Victor Bettencourt (1875-1946), ancien maire de Saint-Maurice d'ételan, conseiller général de la Seine-Inférieure, président du conseil d'arrondissement du Havre ; personnage sur lequel il a écrit un article dans notre Bulletin 2022. Le premier volume s'intitule Pour la France et la civilisation chrétienne, le second porte le titre Essais et articles d'un catholique social.
Par ailleurs, Mathieu Bidaux a fait paraître un récit dans lequel il revient sur L'Affaire Vitel ; André Vitel étant le dernier mineur condamné à mort en France. Enfin, il a terminé une étude sur Les mines du groupe Worms & Cie (360 pages) dont il est l'historien : il y traite de l'exploitation des minerais non ferreux en France (1938-1962) ; l'ouvrage est disponible en libre accès sur www.wormsetcie.com et sous presses pour la version papier.
Bien que le terme "docker" ne soit largement utilisé au Havre qu'à partir de la construction des docks, les travailleurs portuaires se reconnaissaient entre eux bien avant que la langue n'évolue. Les métiers contrôlés par la municipalité ont graduellement partagé le travail avec les hommes embauchés à la tâche par les capitaines et négociants, puis par la Compagnie des docks et entrepôts. Face à la mécanisation, une identité collective s'est affirmée au travers d'exigences communes, pétitions, grèves et syndicats. De la grève victorieuse de 1928 à la conteneurisation des années 1980, la volonté d'unité dans une seule organisation, au nom de la défense des intérêts de la corporation, s'est manifestée avec constance. Corporatisme, aristocratie ouvrière ou avant-garde combative : quel est le terme qui explique le mieux la culture et la force syndicale "docker" maintenue depuis près d'un siècle ?
Présentation de l'éditeur
Les conférenciers et les modérateurs du colloque
Morgan Le Dez, Yannick Marec et Manuel Gaborieau
Jérôme Chaïb, Daniel Fauvel et Mathieu Bidaux à l'écran
Le programme a pu se dérouler normalement. Le discours d’accueil du président Hugues Auvray a remercié les élus et les auditeurs présents, nos soutiens habituels que sont la mairie de Rouen, le Département et Groupama Centre-Manche, ce dernier pour un soutien ponctuel au colloque. Puis il s’en suivit l’explication de la raison de la réalisation de ce colloque et la présentation des conférenciers par le président. Cette manifestation a été coordonnée par Daniel Fauvel, ancien président de la Société.
Jérôme Chaïb consultant en environnement, patrimoine et tourisme nous a présenté « La seine sauvage » illustré de nombreuses photos et cartes postales anciennes suivi de la présentation par Daniel Fauvel du livre de Pierre Dardel « Commerce, industrie et navigation à Rouen et au Havre au XVIIIe siècle », ouvrage de référence offert à chaque auditeur présent au colloque, accompagné du livret programme. Puis Jérôme Chaïb a clôturé cette introduction en nous évoquant « La Seine domestiquée » toujours richement illustrée.
Après une courte pause pendant laquelle rafraîchissements et diverses pâtisseries ont été fort appréciés, Mathieu Bidaux, historien d’entreprise et web master de notre société, non présent pour raison de santé, a fait sa présentation « Worms et le commerce du charbon » en visio conférence depuis le Luxembourg où il travaille, ce qui était une grande première pour la SLE. Il a pu ainsi participer à l’échange avec la salle et les autres conférenciers à l’issue de la session du matin.
Après un excellent déjeuner au restaurant « In situ » au coeur de Rouen, la session de l’après-midi modérée par Yannick Marec vice-président, débuta avec Morgan Le Dez, archiviste du centre de gestion de la Manche, qui présenta l’histoire de la compagnie industrielle maritime « La CIM : un acteur centenaire du boom pétrolier sur l’axe Seine ». Manuel Gaborieau, responsable développement, filières industries et logistiques HAROPA PORT fit ensuite une présentation de « La construction de l’ensemble portuaire de l’axe Seine au fil du temps ».
Une courte pause précéda la conférence d'Alain Huon, historien local : « La Seine d’une rive à l’autre, ses bacs, ses ponts ». Après un échange avec l’auditoire, le président clôtura le colloque auquel avaient participé une cinquantaine de personnes.
Les conférenciers ont pu présenter et proposer leurs ouvrages qu’ils se sont fait un plaisir de dédicacer. La SLE a proposé également à la vente ouvrages et bulletins anciens.
Nous remercions les conférenciers pour la qualité de leurs présentations abondamment illustrées et nos sponsors cités plus haut sans lesquels ce colloque n’aurait pu ce faire.
Nous pouvons dire que ce colloque dont nous présentons quelques photos a été un franc succès et nous permet d’envisager avec l’accord des conférenciers le projet de réalisation d’un Bulletin spécial, à paraître en 2025.
En remerciant tous les membres de la société qui ont par leur participation à l’organisation du colloque, contribué à sa réussite,
Hugues Auvray, président
Abbaye de Valmont
Conférence sur les clos-masures
Hugues Auvray, le président de notre société, était présent à ce congrès :
Jean-Louis Jumeau membre du Centre de recherches archéologiques et historiques de Normandie et du Conseil d’administration de la Société libre d’émulation du commerce et de l’industrie de la Seine-Maritime a présenté mercredi matin 16 octobre un historique de « L’abbaye notre-Dame de Valmont » fondée en 1169 par Nicolas d’Estouteville, seigneur de Valmont . Les moines bénédictins y sont restés jusqu’à la Révolution française et durant les six siècles, cette abbaye a subi incendies, pillages, orages et foudre, la réduisant à un état de ruines ; seule la chapelle dite des six heures a pu être sauvée. Lors de la vente des biens nationaux, Nicolas Bataille a acquis l’ensemble des bâtiments. Durant deux siècles, l’abbaye est restée dans la même famille, l’entretenant afin de la rendre à la vie monastique. En 1994, les sœurs Bénédictines de Lisieux migrent à Valmont et de 1996 à 2002, les lieux sont restaurés sous la conduite de l’architecte en chef des monuments historiques Dominique Moufle. Les travaux sont évoqués par Jean-Louis Jumeau avec une large et belle iconographie et on remarque notamment une lumineuse église au sein d’un lieu devenu la nécropole des Estouteville, ancêtres de la famille Grimaldi de Monaco. De nombreuses questions ont été posées à notre conférencier.
Le jeudi 17 octobre, Patrick Montville assisté de Jean-Louis Jumeau pour le Centre de recherches archéologiques et historiques de Normandie présentaient « Construction et reconstruction d’un clos-masure ». Il fut expliqué ce que sont les clos-masures en Pays de Caux dans leur aspect typique, leur diversité et quels sont les matériaux utilisés pour leur construction. Il a longuement été évoqué l’évolution du bâti dans le clos-masure de la ferme de la Hétrée à Thérouldeville de 1824 à nos jours. Cette immense ferme fut la propriété de la famille d’Estouteville-Grimaldi de 1171 à 1805 puis tombée dans le domaine privé jusqu’à aujourd’hui. Elle a été, comme le raconte Patrick Montville son propriétaire actuel, le fief de Haubert et sous Napoléon 1er, elle a possédé une distillerie d’alcool de betteraves pour contrer l’embargo des Anglais sur la France. Cette communication très appréciée du public a longuement été applaudie.
Début septembre 2017, le voyage d’études « À la découverte du canton de Valmont » organisé par Michel Decarpentry et Jean-Louis Jumeau avait permis à quelques participants adhérents à la Société d’émulation de visiter ce clos-masure de la Hétrée à Thérouldeville et d’en découvrir l’histoire si bien racontée par Patrick Montville. Le 14 avril 2018 un colloque « Histoire et géographie des clos-masures » avait été organisé par la Société d’émulation sous la conduite du président Daniel Fauvel.
1 : Château de Blainville
2 : Château de Blainville
3 : Collégiale de Blainville
4 : Musée "La sirène"
5 : Château de Martainville
Le 31 aout 2024 a eu lieu le voyage d'étude annuel qui s'est déroulé à Blainville-Crevon et Martainville organisé par notre ami Thibaut Le Bertre. La journée a débuté vers 9h30 sur le site des ruines des châteaux de Blainville qui remonte au règne de Guillaume le Conquérant, sous la conduite d'un guide passionné des lieux. Il nous dévoila l'histoire de la découverte de ce site en 1967, sur lequel se sont succédés plusieurs châteaux. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la collégiale gothique du village pour une visite guidée tout a fait passionnante. Puis nous avons pris la route de Ry pour aller au restaurant chez Ch' Rystophe où un excellent repas nous attendait. De retour à Blainville, l'après-midi fut consacré à la visite du musée dit "La sirène", musée qui a réuni des collections diverses les plus hétéroclites ayant appartenu à Anatole Jakovsky ; nous repartîmes peu après visiter le château de Martainville. Cette agréable journée fort bien remplie sous un ciel clément s'est terminée aux alentours de 18 heures en applaudissant Thibaut Le Bertre en remerciement de l'organisation de ce voyage d'étude 2024 pour lequel on a compté 19 participants. Un compte rendu de cette journée rédigé par Thibaut Le Bertre figurera dans le Bulletin 2024. Voici quelques photos illustrant notre voyage d'étude annuel. Photos 1 et 2 château de Blainville ; photo 3 la collégiale de Blainville ; photo 4 musée "La sirène" ; photo 5 château de Martainville - intérieur.
(Photo : Thomas Petit Obrador (Ze place to see)
Allocution à l’occasion du départ de Daniel Fauvel de la présidence de la Société libre d’émulation de la Seine-Maritime (19 février 2024)
Cela fait maintenant 42 ans qu’avec Francis Concato, j’accompagne Daniel Fauvel au bureau et au Conseil d’administration de la Société libre d’émulation.
C’est en effet en janvier 1982 que Daniel Fauvel, succéda à André Dubuc comme nouveau président de la Société libre d’émulation, du Commerce et de l’Industrie de la Seine-Maritime. Cet intitulé complet rappelait que notre société constituée le 21 février 1855 était née de la fusion entre la Société libre d’Emulation, fondée en 1792 et déclarée d’utilité publique en 1851, avec la Société libre du Commerce et de l’industrie, fondée le 28 décembre 1796.
A l’époque, Daniel Fauvel succédait donc à André Dubuc qui lui-même avait été élu président en 1952. Nous ne pensions pas que ce mandat de trente années pourrait être non seulement atteint mais être largement dépassé !
Le nouveau bureau outre son président, comprenait comme vice-président André Clastot comme Secrétaire-Adjoint Mlle Jacqueline Goube, comme Trésorier-Adjoint Lucien Andrieu, Francis Concato assurant la responsabilité de Trésorier et moi-même celle de Secrétaire. Deux anciens Présidents, MM. René Rouault de la Vigne et André Dubuc siégeaient également de droit au bureau.
Il s’agissait donc d’un nouveau départ pour la Société qui accordait une place importante aux études historiques tout en rattachant cette dimension à ses orientations traditionnelles en direction des activités agricoles, industrielles, commerciales et aussi sociales. En témoigne le programme des réunions mensuelles que je ne détaillerai pas ici mais que l’on peut retrouver dans le bulletin de l’année 1982.
Sa parution traduisait d’ailleurs un renouveau certain puisque le dernier bulletin publié couvrait les exercices 1949,1950, 1951 et 1952. A une série verte de cette publication succéda à partir de 1990 la série bleue du bulletin dont le dernier numéro concerne l’année 2023. Entre-temps nous avons eu comme imprimeur les éditions Bertout de Luneray, puis IC4 de Dieppe, Copie plus et ICM impression.
Cette parution désormais régulière a pu accompagner des manifestations à caractère exceptionnel comme le bicentenaire de notre société en 1992. Celui-ci donna lieu à la fois à la publication d’un bulletin spécial rassemblant les actes d’un colloque centré sur l’Histoire des sociétés d’émulation et à celle du catalogue de l’exposition réalisé par Daniel avec le concours de la Bibliothèque municipale de Rouen.
Notre président avait ainsi pu mettre au service de la société les compétences acquises notamment comme responsable du service éducatif aux Archives départementales de la Seine-Maritime. Daniel pouvait y transmettre son intérêt pour la recherche historique porté par ses qualités d’enseignant. Ancien élève de l’Ecole normale d’instituteurs de Rouen, il était devenu instituteur puis professeur de collège et de lycée après avoir passé avec succès une licence puis avoir soutenu en 1969 une maîtrise d’Histoire dont le mémoire portait sur l’étude démographique du canton de Grand Couronne entre 1830 et 1914. Bien plus, en 1981 il soutenait, toujours à l’Université de Rouen, une thèse de 3e cycle sur l’Histoire des circonscriptions territoriales du Canton de Goderville entre 1750 et 1914. Alors certifié d’Histoire-géographie puis agrégé d’Histoire à partir de 1996, il renouait ainsi avec son cher territoire du Pays de Caux, dont il était natif puisque né à Ecrainville, en janvier 1942, dans une famille nombreuse au fort enracinement rural.
Enseignant au lycée Val de Seine, il a pu dans le cadre du service éducatif des Archives départementales préparer de nombreuses expositions et publier différents catalogues. On ne sera pas étonné d’y trouver parmi les thèmes retenus « l’Univers du paysan Cauchois aux XVIIIe et XIXe siècles 1750-1900 » (1979) ; « Les hommes du XIXe siècle en Seine-Inférieure » (1988) ou encore « Portraits de l’entre-deux-guerres en Seine-Inférieure 1919-1939 » (1984).
En prolongement de multiples articles et contributions il a aussi publié de nombreuses études historiques sur différents cantons du département, notamment en collaboration avec François Lézé, sur ceux de Bellancombre, Blangy-sur-Bresle et Tôtes. S’ajoutent à ces publications plusieurs ouvrages sur les Mystères de la Seine-Inférieure (notamment avec Lionel Acher) et, bien évidemment, une série consacrée aux enracinements régionaux et locaux de la famille Flaubert, en particulier la trilogie de guides historiques et touristiques publiée avec Hubert Hangard, malheureusement récemment décédé.
Cela me mène à évoquer une autre facette des multiples activités déployées par Daniel, celles liées à ses engagements associatifs. Il a ainsi assuré la fonction de secrétaire du consortium des Sociétés Savantes, la présidence des Amis de Flaubert et de Maupassant dont il avait d’ailleurs officialisé le rapprochement à partir de 1992. Il en est maintenant le président d’honneur et exerce de fait les mêmes fonctions, si je suis bien renseigné, au sein de l’association sportive Joseph Caule de Bosc-le-Hard qui concerne principalement le football, depuis 1924. Je crois d’ailleurs me souvenir qu’en dehors des Palmes Académiques, il a aussi été récipiendaire de la médaille de la Jeunesse et des sports.
De ses qualités d’animateur, la SLE a également largement profité, en particulier pour l’organisation de différents colloques ou manifestations dont certaines sont évoquées dans son éditorial du bulletin de l’année 2023 (l’hommage rendu au professeur Marcel Boivin, la publication de la Maison médiévale, les actes des colloques sur les Haut-Normands et les expositions universelles ou sur Charles Nicolle, en liaison avec le comité normand d’Histoire de la Sécurité Sociale.) ou d’autres sur les ports Haut-Normands, les clos-masures et ceux co-organisés avec la Société centrale d’agriculture sur le lin ou l’évolution de l’agriculture.
De manière sans doute moins exceptionnelle, il faudrait aussi évoquer les conférences mensuelles ou bi-mensuelles de la Société et les voyages d’étude à dimension patrimoniale ou encore les participations des membres de la Société aux différents congrès des sociétés historiques et archéologiques de Normandie dont la fédération avait été initiée par André Dubuc. Personnellement, j’ai même pu bénéficier des capacités conductrices de Daniel pour participer en 2023 au colloque de Domfront-en-Poiraie sur « Les Normands et l’argent ».
Mais tout cela n’aurait pu être mené à bien sans la compréhension et le soutien de Madame Fauvel que nous remercions vivement, tant les activités de Daniel ont pu prendre sur sa vie de famille. Mais de cela nous la laissons seule juge.
Ce qui est certain, c’est que la SLE, pendant la quarantaine d’années écoulées, n’aurait pu rester une société active, comptant parmi les sociétés les plus anciennes du département, sans les compétences d’animateur et de chercheur ainsi que les qualités personnelles de Daniel.
Nous lui en sommes donc particulièrement reconnaissant et cette réunion amicale en porte témoignage. Merci donc Daniel pour tout ce que tu as fait pour la Société libre d’émulation de la Seine-Maritime.
Yannick Marec
Vice-président de la SLE
Le lundi 19 février 2024 les membres du conseil d’administration, accueillis par Hugues Auvray, nouveau président de la SLE, se retrouvaient à l’Hôtel des Sociétés Savantes, salle Gadeau de Kerville, accompagnés pour la plupart de leur épouse. Il ne s’agissait pas d’une réunion ordinaire et aucune décision n’était à prendre sinon d’honorer Daniel Fauvel président qui après 42 années de bons services mettait fin à ses fonctions sans toutefois tourner la page définitivement, demeurant au conseil d’administration au titre d’ancien président selon les statuts. En 1982 Il succédait à André Dubuc, accompagné de Yannick Marec et Francis Concato compagnons de ses débuts et toujours présents.
Yannick Marec, Vice-président retraçait une carrière brillante et riche de son entrée à l’école Normale d’instituteurs, jusqu’au doctorat en histoire, gravissant toutes les étapes au prix d’un travail acharné. Et comme il lui restait encore un peu de temps, il avait aussi assuré la présidence des Amis de Flaubert et Maupassant, écrit de nombreux ouvrages dont un guide touristique avec son ami Hubert Hangard, puis avait été également animateur d’un club de foot.
Yannick Marec au nom des membres du conseil lui offrait un exemplaire original de la seule pièce de théâtre écrite par Flaubert intitulée « Le Candidat » éditée en 1874 et Francis Concato remettait une gerbe de fleurs à son épouse.
Daniel remerciait l’assemblée retraçant son parcours émaillé de nombreuses anecdotes. Le verre de l’amitié permettait ainsi d’évoquer beaucoup de souvenirs et d’échanger des idées afin de poursuivre l’œuvre commencée il y a plus de deux siècles.
Michel Decarpentry
Secrétaire de la SLE
Le 31 janvier 2024, Warren Wanner et Jean-Pierre Marchand ont intégré le Conseil d'administration de la Société libre d'émulation, du commerce et de l'industrie de la Seine-Maritime. Bienvenue à eux !